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LE CONCEPT DU TRIANGLE DE L’EFFICACITÉ

LE CONCEPT DU TRIANGLE DE L’EFFICACITÉ

mercredi 11 octobre 2023

 

LE CONCEPT DU TRIANGLE DE L’EFFICACITÉ

PAR JOEL SCHUERMANS

 

 

 

Conceptualisée dans la première édition du livre Secourir en Zone Hostile parue en 2019, cette notion du Triangle de l’efficacité a pris une place plus prédominante dans la seconde édition. Que ce soit pour les premiers soins, le tir, la self-défense ou tout autre sujet, ce triangle vertueux se trouve être le fondement de toute préparation sérieuse pour celui qui vise à être efficace dans le plus de circonstances possible.

 

 

Avant d’entrer dans les détails de ce triangle, explorons ce qui en constitue le cœur, à savoir l’individu. En effet, et puisque cette notion concerne la recherche par l’individu d’une préparation efficace aux événements, démarche importante pour tout citoyen ou opérateur professionnel qui souhaite devancer les soucis au lieu de les subir, il semble important de fixer un prérequis de départ pour ce même individu.

Puisqu’une image vaut mille mots, nous choisirons une gravure célèbre de Léonard de Vinci qui, au-delà d’avoir l’inconsciente gentillesse d’illustrer notre propos, était un polymathe accompli. Il maîtrisait de nombreux savoirs, très différents les uns des autres, ce qui était courant jadis et aux antipodes de notre époque de l’hyperspécialisation. Être bon dans beaucoup de domaines, plutôt qu’excellent en un seul n’est-il pas préférable pour une personne qui recherche autonomie, indépendance et efficacité en dépit de l’adversité ? Je vous laisse juge.

 

 

Un esprit sain et un corps sain sont les proportions idéales qui doivent influencer toute approche préparatoire à un sujet. Pas tout dans la tête et rien dans les jambes, mais pas l’inverse non plus. Une tête bien faite et un corps en bonne forme. Un esprit aiguisé et non intoxiqué par les excès. Il s’agit donc de s’instruire de manière régulière, de continuer à apprendre, de limiter sa consommation d’alcool, de manger sainement, de bannir drogues et médicaments toxicologiques, de se reposer suffisamment et de s’entraîner pour maintenir une condition physique de base.

 

Qu’est-ce qu’une condition physique de base ?

Disons que pour une femme ou un homme adulte, entre 18 et 60 ans, sans maladie chronique ou handicap, on pourrait l’évaluer comme étant la capacité à courir 1km avec une charge d’une bonne dizaine de kilos (le poids moyen d’un enfant en bas âge), mais aussi de pouvoir nager 500 mètres dans une eau calme (ce qui reviendrait à environ 50 à 100m dans une eau avec un courant moyen) et enfin de rester capable de franchir un mur de 1,5m sans aide.

Rester apte à ces actions peut être qualifié de bonne condition générale.

 

 

 

Des exercices simples en poids de corps, sans équipement spécifique, mais pratiqués régulièrement aideront tout individu à garder ou acquérir des capacités physiques qui aideront à (se) secourir le jour où c’est nécessaire.

 

Maintenant que nous avons défini la partie centrale de ce triangle de l’efficacité, attelons-nous à développer les 3 pointes de celui-ci.

SAVOIR

Le Savoir inclut l’ensemble des informations théoriques que l’on va accumuler et saisir autour d’un sujet. Concrètement le savoir est fait des livres, des guides et des articles qu’on lit, des podcasts qu’on écoute, des vidéos qu’on regarde, des conférences auxquelles on assiste ou aux formations en ligne qu’on suit. C’est l’ensemble des notions que l’on écoute ou que l’on voit. Pour ce qui est de l’abondance des canaux possibles de réception d’informations, nous vivons aujourd’hui une époque incroyable. On peut, grâce à internet, avoir accès à énormément d’infos. Pour le meilleur et, souvent, malheureusement, pour le pire également.

Si « ingurgiter » beaucoup de savoirs est louable, ce dernier n’est pas grand-chose sans développer notre capacité à appliquer ces connaissances dans le réel. 

 

 

 

SAVOIR-FAIRE

Et c’est là tout l’intérêt du 2e sommet du Triangle de l’efficacité. Si la pédagogie révèle qu’on ne retient que 10% de ce qu’on lit et 20% de ce qu’on entend, elle nous apprend que l’on retient 90% de ce que l’on fait ! Rien ne remplace donc une formation pratique, et certainement pas un livre, une vidéo ou un podcast ! Les savoirs sont une base, et ensuite, après l’acquisition des savoir-faire au moyen de formations présentielles, ils deviennent un moyen supplémentaire à ajouter à un entraînement régulier.

Attention, l’ancrage des savoir et savoir-faire n’est pas une affaire figée, loin de là. Il ne reste de nos apprentissages, en moyenne, que de 20% de nos capacités réelles après 6 mois de non-pratique ou de non-révision d’une connaissance. Et si de ces 20% restants, nous ne sommes capables que d’en produire la moitié en situation de stress, c’est dire si l’entretien des savoirs et savoir-faire est indispensable pour prétendre à l’efficacité. Car et comme le dit l’adage populaire : On ne fait bien que ce que l’on fait souvent !

 

La pratique reste clairement le fer de lance d'une préparation réaliste et efficace.

 

ÉQUIPEMENT

Pour parler de ce dernier sommet du triangle, illustrons avec un exemple. Prenons un motard qui, sur l’autoroute, suite à une collision avec une voiture, a perdu le contrôle de sa moto et s’est encastré sur le rail central. Dans sa chute et l’impact qui en a résulté, le motard s’est sévèrement fracturé le fémur. Cette fracture a entraîné une lésion importante à l’artère fémorale qui est à présent sectionnée. Il perd rapidement beaucoup de sang. Un automobiliste s’est arrêté et lui porte secours. Un délai d’environ une minute s’est écoulé depuis la blessure et le motard gît conscient, mais amorphe en gémissant dans une mare de sang. Un individu avec un minimum de savoir-faire (entraînement) peut placer un garrot sur la jambe d’autrui afin de stopper une hémorragie massive en moins de 50 secondes. Si ce témoin actif dispose de l’équipement à sa ceinture, le blessé verra son hémorragie contrôlée deux minutes après le début du saignement : blessure + 1 min pour que le témoin arrive + 10 sec pour qu’il sorte son garrot + 50 sec pour qu’il l’applique. Sachant qu’une victime de ce type de blessure mourra probablement dans les 5 à 7 minutes qui suivent la section de l’artère, imaginons le temps nécessaire à ce même témoin actif pour trouver le matériel nécessaire à improviser un garrot  efficace (une barre de traction + un tissu adapté), qu’il revienne et qu’il l’applique avec efficacité. Probablement trop de temps. Enseignement : oui il est possible d’improviser, mais c’est souvent plus long, moins efficace et donc délétère pour la victime et, parfois, dans les cas extrêmes, fatal.

Être efficace revient à emporter partout et toujours un minimum d’équipement, une trousse médicale compacte, SUR SOI !

 

 CONCLUSION

La préparation individuelle constitue le premier pas d'une sécurité efficace basée sur la prévention, la vigilance et l’anticipation, car le biais optimiste n'est pas une stratégie. Ne dit-on pas d’ailleurs que les optimistes sont des gens mal informés ?

Si l’on souhaite être paré à l’éventualité d’une blessure sérieuse et être en mesure de (se) secourir efficacement, il faut miser sur le triangle de l’efficacité : un continuum vertueux fait de savoirs, de savoir-faire et d’un équipement validé par le terrain ; le tout chez un individu en mesure d’agir ( Mens sana in corpore sano).

 

 

 

 

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